Traduction de contrats du russe et vers le russe

Nous partageons ici notre expérience de la traduction juridique du russe et vers le russe et parlons des aspects clés à prendre en compte lors du choix d'un traducteur.
La traduction de contrats est l'une de nos prestations les plus demandées, tant par des sociétés que par des personnes physiques. Afin de vous aider à choisir un traducteur qualifié pour cette tâche importante, nous détaillons ci-dessous les principales particularités de la traduction des contrats du russe et vers le russe et les difficultés les plus fréquemment rencontrées.
 

PARTICULARITÉS PRINCIPALES D'UN TEXTE DE CONTRAT

La principale différence entre la traduction de contrats et la traduction d'autres textes juridiques réside dans la nécessité de connaître une terminologie spécifique. En effet, chaque contrat contient des termes liés au domaine professionnel concerné. La traduction d'un contrat de vente, de prestation de services ou de sous-traitance nécessite non seulement la maîtrise d'un ensemble de termes de la langue cible, mais également du jargon utilisé dans le sous-secteur concerné. Selon le contexte ou le domaine d’application, un même terme juridique russe ou français peut avoir des équivalents différents dans la langue cible.
 
Au titre d'exemple, on peut prendre le terme russe « Заказчик ». Sa traduction classique serait « Client ». Pourtant, dans le secteur de la construction le terme russe « Заказчик » ne sera pas traduit par « Client » mais par « Maître d'ouvrage », suivant les pratiques de ce domaine d’activité. Il restera « Заказчик » en russe.
 
Dans l'autre sens, voyons la traduction d'un terme français vers le russe. Par exemple, la traduction de « Société par actions simplifiée » (SAS) est relativement complexe dans la mesure où ce type de statut juridique est une particularité du système français. Il n'y a pas d'équivalent direct de cette expression en russe. Il serait donc erroné de traduire ce terme simplement par «Акционерное общество» (Société par actions). C'est pourtant une erreur qui se rencontre fréquemment. Ce serait aussi faire fausse route que d'essayer de trouver un équivalent dans le droit russe. La solution adaptée est alors de choisir une traduction descriptive, plus complète, comme « Акционерное общество упрощенного типа ». Malgré l'absence d'un tel statut juridique dans le droit russe, un juriste pourra déduire de cette traduction le type de personne morale dont il s'agit.
 
La clé d'une bonne traduction juridique n'est donc pas tant le choix des termes dans chacune des langues (des termes qui pourraient sembler similaires), mais plutôt la compréhension par le traducteur de l'ensemble des significations que recouvre un terme particulier. Il doit ensuite exprimer au mieux ce sens avec les moyens dont il dispose dans la langue cible. Il en est ainsi pour les tous les termes employés communément dans les contrats. Le traducteur doit connaître ces termes utilisés pour désigner les types de contrats, leurs parties, les sections, paragraphes et sous-paragraphes, afin d'éviter toute distorsion de sens. Il doit maîtriser la traduction de termes concrets et non pas de rechercher un équivalent apparemment adapté. Nous avons souvent dû éditer des traductions présentant ce type de défaut. Il est possible de détecter un traducteur sans expérience lorsqu'il s'attaque aux mots les plus courants ; quand par exemple pour traduire «Введение» il recherche en français toutes sortes d'équivalents littéraires au lieu d'utiliser « Préambule ».

PARTICULARITÉS DU STYLE JURIDIQUE

Le style constitue une des difficultés des traducteurs de contrats. Le langage juridique présente un enchaînement de constructions linguistiques qui compliquent considérablement la structure du texte. Vous avez sûrement en mémoire des phrases dont la longueur atteint un paragraphe voire une page entière. Sans une compréhension des particularités du style juridique, le traducteur risque de ne pas comprendre comment transmettre le sens du texte lors de la traduction. En conséquence, pour la traduction du contrat, il est préférable d'engager un spécialiste de profil juridique. En effet, un traducteur sans expérience aura du mal à comprendre le sens des phrases très longues. En tentant de les simplifier pour les rendre plus « compréhensibles », il risque de perdre une partie du sens.
 
Y a-t-il de nombreux traducteurs de formation juridique ? (pour répondre à une question fréquente de nos clients) Dans la pratique, c'est un phénomène extrêmement rare, plutôt une exception à la règle. Les juristes et les traducteurs sont des métiers très différents, rarement combinés. Il y a cependant des traducteurs russes qui maîtrisent bien les bases du droit et qui disposent d'une expérience réussie de traductions juridiques. Or, c’est un domaine de la traduction où la pratique quotidienne a une importance considérable. Le droit est « vivant » et il faut suivre l’évolution régulière des termes utilisés. Les traducteurs de notre équipe font partie de cette catégorie. Ils sont capables de parler une même langue avec des juristes professionnels (nos clients) et d'offrir la meilleure traduction possible. Il est évident néanmoins que ces traducteurs restent des linguistes et ne peuvent pas rivaliser avec les juristes dans le domaine juridique.

RÈGLES DE BASE POUR LA TRADUCTION DES CONTRATS

Comme tout autre type de traduction, la traduction juridique russe-français implique un certain nombre de règles strictes, à la fois universelles et spécifiques. Nous allons lister certaines de ces règles obligatoires :
 
1. Pour la traduction de contrats, la synonymie est inacceptable (alors qu'elle est bienvenue dans la traduction littéraire, commerciale et de nombreux autres secteurs). L'uniformité de la terminologie est signe d'une traduction juridique de qualité. Si au début d'un contrat, le terme français « Offre » est traduit en russe par « Оферта », ce terme reste identique dans l’intégralité du document. Ne pas respecter cette règle est une autre erreur classique des mauvais traducteurs.
 
2. Il faut exclure toute possibilité de double interprétation de la traduction. Les parties concluent un contrat en s'appuyant sur des conditions clairement définies et il est important de les traduire sans double interprétation possible. Un double sens peut apparaître si un traducteur utilise des formules plus générales que ce que disait le texte original. Ces formules imprécises risquent d'être interprétées, plus tard, dans l'intérêt de l'une des parties. La même chose peut se produire si le traducteur du contrat remplace des termes par des pronoms. Certains traducteurs novices le font pour éviter la tautologie, mais nous soulignons que la répétition des termes est ici parfaitement justifiée dans la majorité des cas.
 
3. Dans la traduction des contrats, une attention particulière est accordée à la traduction des noms propres. Si le nom propre est déjà traduit dans un document officiel (par exemple émis par le Ministère des Affaires Étrangères, la Chambre de Commerce et d'Industrie, etc.), le traducteur doit choisir cette version et ne pas proposer une nouvelle traduction, même si la traduction existante ne lui semble pas correcte. En effet, utiliser une traduction d’un nom qui ne coïncide pas avec la version officielle peut avoir les conséquences au niveau pratique : le contrat ne sera pas reconnu par les autorités, au tribunal etc. Ainsi, la traduction d’un nom propre qui ne respecte pas la traduction inscrite sur les documents officiels peut avoir avoir des conséquences juridiques. On rencontre souvent des traductions de noms propres plutôt inattendues dans les documents officiels émis par diverses institutions. Cependant, c'est sous cette forme qu'ils sont validés et figurent dans les bases de données officielles (registres et autres documents). Il ne faut donc pas les « corriger » ou les « améliorer ». En Russie, ce problème se rencontre surtout avec les noms et prénoms français « transcris » par le service de migration russe ainsi que l’inspection fiscale de Russie. Un traducteur professionnel de contrat vérifie donc les variantes de traduction des noms propres qui existent avant de proposer sa version. Au cas où il est impossible de trouver une version officielle, il transcrit le nom conformément aux règles de transcription de la langue concernée.
 
4. Cette remarque est également valable pour les noms de sociétés : le traducteur vérifie ces noms dans le registre des personnes morales de la Fédération de Russie (EGRUL) ainsi que dans le Registre du commerce et des sociétés de France. Si la société n'est pas enregistrée en Russie, son nom est transcrit en cyrillique et mis entre guillemets. Si la société n'est pas enregistrée en France, son nom est transcrit du russe en latin selon les règles de transcription du cyrillique, et également mis entre guillemets. Les règles de traduction des noms propres constituent une section entière de la théorie de la traduction. Ici nous parlons d'un cas précis d’application de cette théorie qui peut avoir des conséquences graves.

FORMAT DE LA TRADUCTION. EN QUEL FORMAT RECEVREZ-VOUS LA TRADUCTION DU CONTRAT ?

Le plus souvent, la traduction du contrat est formatée de deux manières :
  • deux colonnes dans un seul document (original à gauche, traduction à droite) ;
  • un document séparé respectant la mise en forme de l'original.
La forme est choisie par le client. Notez que dans les deux cas, la mise en page du document original doit être conservée (y compris tous les paragraphes, la structure, la table des matières, les intervalles, l'indentation, tous les mots en gras et italique, les mots soulignés, etc.), car dans le cadre du contrat la forme peut affecter le sens d'un mot.
Avant la traduction, il vaut mieux préciser la mise en forme des éléments non textuels du contrat : des figures, des tableaux, des schémas (que l'on rencontre le plus souvent dans les annexes du contrat). En raison des particularités de la mise en forme de ces éléments, le traducteur peut rencontrer plusieurs difficultés, comme la nécessité d'utiliser un logiciel spécifique pour les modifier. Dans ce cas, nous recommandons de faire appel à des spécialistes tels que des metteurs en pages ou des concepteurs, ou de choisir l'option de « légende ». Cette solution signifie que le texte présent sur une figure sera traduit au-dessous de celle-ci, mais pas directement sur elle. Nous proposons de discuter de tous ces aspects avant que le traducteur professionnel ne commence à traduire le contrat.

DIFFÉRENCES ENTRE LES CONTRATS RUSSES ET FRANÇAIS

Les différentes juridictions prévoient des règles différentes pour la rédaction des contrats, indépendamment de ce que les parties conviennent. Les différences concernent à la fois la partie externe (structurelle) et le contenu. Néanmoins, dans le cadre d'une coopération internationale et de la globalisation, on note de plus en plus une unification de la structure, de l'ensemble des termes, des principales relations juridiques, etc. Une différence persiste en ce qui concerne les obligations et procédures juridiques, qui diffèrent d'un pays à l'autre, ce qui laisse entier le problème de leur traduction adéquate.
 
Le traducteur doit connaître non seulement la correspondance entre les termes, mais aussi la correspondance entre leurs significations. Pour bien traduire un texte juridique, l'aspect le plus important est la communication correcte du sens, même s'il n'existe pas d'équivalent direct dans la langue cible. Le traducteur peut alors recourir à des constructions explicatives et descriptives.
 
Les formes juridiques de personnes morales présentent une difficulté de plus pour le traducteur du contrat. En droit russe, il existe un nombre limité de formes juridiques des entreprises (ЗАО, ПАО, OOO, etc.). Il y en a beaucoup plus en France, et elles sont uniques à ce pays. Comment ces statuts juridiques peuvent-ils être traduits en russe ? Heureusement, au fil des années, les traducteurs ont développé une stratégie parfaite : la traduction littérale de telle ou telle forme juridique, sans abréviations. Un traducteur novice, par contre, se retrouverait perdu. Nous avons ainsi croisé des documents dans lesquels les abréviations étaient transcrites au lieu d'être traduites. Par exemple, le russe « САСЮ» (qui ne signifie rien) pour l’abréviation « SASU » (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle). Alors qu'il aurait fallu mettre « Акционерное общество упрощённого типа с единственным участником », une traduction littérale.
 
Nous tenons à noter que les contrats rédigés en français comprennent souvent des expressions et des mots latins. Cela constitue une autre difficulté pour la traduction en russe, où les expressions latines ne sont pas fréquentes. Par conséquent, pour fournir une traduction de qualité des contrats en russe, le traducteur doit maîtriser les latinismes tels que « bona fide », « consensus ad idem » ou « pari passu » et connaître leurs équivalents en russe.

Quelques exemples de traductions de contrats russe-français

Exemple de traduction du contrat de travail :

Le texte originale en russe : В качестве вознаграждения за исполнение должностных обязанностей Работнику будет выплачиваться ежемесячная заработная плата, размер и состав которой указаны в Приложении 1 к Договору.
 
La traduction proposée : En tant que rémunération pour l’exécution des activités liées au poste, le Salarié sera payé un salaire mensuel dont le montant et la formule sont indiqués dans l’Annexe 1 au contrat.
 
La traduction faite par le traducteur spécialisé en droit : En rémunération de ses fonctions, le Salarié bénéficiera d'un salaire mensuel dont le montant et la composition sont précisés dans l'Annexe 1 au Contrat.
 
Dans cet exemple on constate que le premier traducteur ne connaît pas les termes en vigueur dans ce type de contrat : « activités liées au poste » est une expression moins formelle que « les fonctions ». Le terme « состав заработной платы » a pour équivalent en français « la composition du salaire ». En ce qui concerne le style, on voit que le premier traducteur utilise des constructions plus simples mais plus longues, ce qui affecte la traduction.
 
Un autre un exemple de traduction (contrat de vente) :
 
Le texte originale en français: En cas de litige découlant du présent contrat, les parties conviennent, qu’avant d’entamer une procédure judiciaire, elles tenteront de le résoudre par une procédure de médiation.
 
La traduction proposée : В случае спора, вытекающего из данного контракта, стороны соглашаются, что прежде чем начнут судебную процедуру, постараются решить этот спор посредством медиации.
 
La traduction faite par un traducteur spécialisé: В случае возникновения спора, проистекающего из настоящего договора, стороны соглашаются, что до начала судебного разбирательства будут произведены попытки разрешить данный спор при помощи процедуры посредничества.
 
On voit ici que le premier traducteur a proposé une traduction de très faible niveau : il ne tient pas compte de la terminologie du secteur, il ne respecte pas le style (dans la langue juridique russe, il faut utiliser des constructions impersonnelles). Il procède plutôt à un calque de la structure des phrases françaises sans introduire les modifications nécessaires à la langue russe.

Conclusion

Nous espérons que cet article vous aura intéressé et apporté des réponses pratiques.
 
 
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